Deux nuages

J’ai vu…
…deux nuages, côte à côte. Dans un ciel bleu d’azur. Deux légers et petits nuages blancs, floconneux. Poussés par le vent, ils dérivaient en conversant. Sans se préoccuper vraiment de ce qui allait leur arriver. Peut-être mourraient-ils, se transformant en pluie d’été. Peut-être retrouveraient-ils un troupeau bien plus considérable des leurs et partiraient-ils vers une autre contrée. Ou alors le vent jouerait à les séparer. Ou encore l’un d’entre eux tomberait amoureux d’une montagne et la caresserait-il de ses doigts d’eau jusqu’à en périr ?
 
Mais insouciants, ils poursuivaient leur course, devisant.
 
Et j’ai pensé à nous (les humains). Combien d’efforts mettons-nous à retenir une situation, une personne, un instant, au lieu de laisser au vent sa liberté de souffler, à l’autre d’avoir le choix d’une brise différente de la nôtre ? Combien est grande notre peur de changement et notre crainte de perdre ? Et surtout, d’être libres ?
 
Si nous pouvions accepter d’être comme ces deux nuages, faisant un bout de chemin conjointement, plus ou moins long, acceptant la décision du vent et notre propre latitude à parcourir chacun le chemin qui nous appartient ! Ensemble, avec d’autres nuages, seuls…
 

Car finalement, quelle importance : nous naissons tous de la même eau…

copyright Mireille Stegmuller
copyright Mireille Stegmuller
 
Pays-Bas, 4 décembre